Cabinet Podologue Poussou

Douleurs de genou : l’action bénéfique par orthèses plantaires.

Par Laurent POUSSOU, podologue à Marseille.

Le genou est une articulation complexe à tolérance limitée. Ses mouvements de flexion-extension ne peuvent se dérouler dans de bonnes conditions que si l’orientation pied-jambe s’accorde avec celle de la cuisse. Dans le cas contraire, l’articulation du genou va tenter de compenser le défaut d’axe du segment le plus déviant, ou celui qui s’avère prioritaire dans l’action ou le mouvement à réaliser. Au sein du Centre de Podologie Médicale et Sportive, Laurent et Alain POUSSOU ont étudié, en collaboration avec Didier DINI, quatre types de malposition du genou que l’on conserve fréquemment lors des examens podologiques.

  1. La torsion fémorale interne (les rotules louchent) associée à une détorsion tibiale externe et des pieds pronateurs (pieds valgus) ;
  2. Le genu valgum (jambes en X) et des pieds plats valgus ;
  3. Le genu varum (jambes arquées) avec pieds supinateurs (pieds varus) ;
  4. Le genu varum avec pieds pronateurs (valgus).

Premier cas : la torsion fémorale interne (ou hyper-antétorsion du col fémoral) avec détorsion tibio-podale externe et pieds valgus (pronateurs).

Cette anomalie torsionnelle très fréquente va entraîner des compensations rotationnelles potentiellement nocives, notamment un syndrome rotulien (douleur située autour de la rotule) car chaque segment osseux travaille dans un plan trop éloigné du segment voisin. Une correction supinatrice du pied permet très souvent un soulagement rapide. En effet, l’orthèse plantaire va limiter non seulement la pronation podale, mais également l’excès de rotation interne de fin de pas, ceci permettant de réduire la divergence fémur-tibia et le décentrage de la rotule, source de syndrome rotulien. Selon l’examen ou le ressenti du patient, cette correction supinatrice peut se situer au niveau du talon, du médiotarse (milieu du pied) ou de l’avant du pied.

Deuxième cas : le genu valgum associé à un pied valgus affaissé ou non.   

On peut retrouver une surcharge pondérale, une coxa vara, un condyle interne proéminent. Ce genu valgum a pour conséquence de dévier en interne la projection de chaque membre inférieur lors de l’appui au sol. La correction podologique par orthèses plantaires va freiner cette déviation et les conséquences nocives de ce porte-à-faux dans le plan frontal.

Troisième cas : le genu varum associé à un pied varus (supinateur).

Cette combinaison est nuisible à moyen ou long terme. Elle tend à mettre en surcharge le compartiment interne du genou, et en distension les haubans externes de stabilisation de cette même articulation. Les orthèses plantaires à correction pronatrice compensent bien ce déséquilibre dans le plan frontal. Mais si l’arcature est importante, on peut l’associer à une genouillère renforcée. En cas d’échec une chirurgie sera privilégiée.

Quatrième cas : le genu varum associé à un pied valgus (pronateur).

L’arcature du genou est compensée par une pronation podale. Les soucis commencent en cas de décompensation : entorse du genou, sport ou activité excessive, incident méniscal, prise de poids. Pour la correction podologique, ce type de déviation nécessite un dosage bien étudié.

Depuis plusieurs années, Laurent et Alain POUSSOU ont mis au point une méthodologie de correction qui intervient en deux phases distinctes lors du déroulé du pas. La première partie du pas est prise en charge par une correction pronatrice ; pour la deuxième partie du pas, c’est une voûte interne non supinatrice qui accompagne et limite la chute interne du médio-pied en fin de pas. Le travail le plus délicat, en plus du dosage, consiste à déterminer le moment exact du pas où cette correction croisée bascule de l’effet pronateur au maintien de la voûte interne. Les orthèses plantaires, selon notre technologie brevetée (machine de thermoformage POUSSOU Thermo-Expert), facilitent cette recherche d’harmonie, grâce notamment à une excellente précision dans le moulage en position corrigée.

Remarques.

Les corrections décrites ci-dessus ne sont que des exemples pour illustrer les possibilités podologiques car chaque cas est particulier et nécessite une étude attentive (en station debout, à la marche ou à la course).

Dans la majorité des cas, avec des orthèses plantaires, le soulagement des douleurs est obtenu dans un délai très court. Mais il est quelquefois nécessaire que le podologue soit amené à modifier les corrections si le résultat souhaité n’est pas obtenu. La bonne communication avec le patient augmente les chances de réussite.

Les deux podologues Poussou précisent donc que les orthèses plantaires doivent être considérées comme une solution thérapeutique très souvent efficace, mais que les autres approches médicales ou chirurgicales peuvent être envisagées.

 

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