Les renoncements aux soins

Un système d’assurance-maladie doit permettre à ses bénéficiaires d’accéder aux soins dont ils estiment avoir besoin sans que cet accès soit contraint par des considérations financières. Interroger des assurés sur les soins auxquels ils ont renoncé pour des „raisons financières permet d’obtenir une mesure subjective du renoncement. Le besoin de soins ressenti peut varier selon les individus ou les groupes sociaux et différer du besoin estimé médicalement. Une déclaration de renoncement peut, selon les cas, renvoyer à l’expression d’une préférence (« j’ai privilégié une autre consommation ») ou être la marque d’une contrainte forte (« je ne pouvais pas me permettre cette dépense de soins »). Un comportement d’adaptation à la contrainte peut conduire les plus défavorisés à minorer l’expression du renoncement. Même subjective, la mesure du renoncement déclaré n’en est pas moins essentielle pour mesurer la performance d’un système d’assurance-maladie.

En 2008, 15,4 % des assurés déclarent avoir renoncé à des soins avec des différences prononcées selon le niveau de revenu du ménage (21,9 % pour le premier quintile contre 6,7 % pour le cinquième quintile) et selon la couverture maladie complémentaire (14,3 % pour les bénéficiaires d’une complémentaire privée, 20,3 % pour les bénéficiaires de la CMU, 30,1 % pour ceux qui ne disposent d’aucune complémentaire). Le renoncement aux soins concerne les soins dentaires (9,8 %), l’optique (4 %) et, dans une moindre mesure, les soins de spécialistes (2,3 %) et les soins de généralistes (1,3 %).

Le dispositif d’assurance-maladie ne parvient donc pas à éliminer les renoncements aux soins pour des raisons Financières, renoncements .qui sont d’autant plus importants que les revenus sont plus faibles. Il semble toutefois que le renoncement aux soins de premier recours assurés par les médecins généralistes reste peu fréquent.

L’étude comparative déjà citée permet de situer la position relative de la France en ce qui concerne les renoncements aux soins pour des raisons financières.

Personnes déclarant avoir renoncé à des soins pour des raisons financières, en 041

États-Unis 33 %
Allemagne 25 %
Australie 22 %
Canada 15 %
Nouvelle-Zélande 14 %
France 13 %
Norvège 11
Suisse 10 ‘Vo
Suède 10 %
Pays-Bas 6 %
Royaume-Uni 5 %

 

Source : 2010 Commonwealth Fund International Survey in Eleven

Countries.

La France se situe dans une position intermédiaire, la situation y est bien meilleure qu’aux États-Unis où n’existe pas un véritable système d’AMO, mais moins favorable qu’au Royaume-Uni ou l’accès aux soins dans le cadre du NHS est quasi gratuit, du moins pour la grande majorité de la population.
Le taux de remboursement des soins par l’assurance maladie étant minime, seule une complémentaire santé peut vous proposer des forfait qui vous permettant de supporter l’intégralité du cout de vos soins.

 

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