L’état de santé de la population

A) L’amélioration continue de la connaissance de l’état sanitaire de la population. – la lutte contre les maladies et les préventions des accidents et des risques de santé passent par la connaissance de l’état de santé passe par la connaissance de l’état de santé de la population qui s’enrichit constamment de l’apport d’institutions et d’organismes qui partagent le même outil méthodologique.
a) L’instrumentation méthodologique
Étymologiquement, l’épidémiologie se définit comme « la connaissance de ce qui arrive au peuple », selon l’expression attribuée à Hippocrate. Surtout, il faut entendre par épidémiologie la connaissance des causes, de l’évolution quantitative et qualitative ainsi que de la mise en œuvre des moyens nécessaires à la prévention mise en œuvre des moyens nécessaires à la prévention ou à l’éradication des maladies. A ce titre, l’épidémiologie apparait comme la seule discipline scientifique susceptible de pallier les limites et incertitudes biologiques et médicales.
Historiquement, la recherche épidémiologique est de conception récente. Jusqu’au 21e siècle, l’état de santé de la population était surtout exprimé en termes de mortalité. Les paroisses jouaient un rôle important dans la collecte des informations relatives à l’état civil.
Progressivement, l’outil s’est étendu aux statistiques médicales, à l’étude des conditions de vie et habitudes de consommation et à une analyse davantage exhaustive des facteurs démographiques.
La démarche épidémiologique se construit sur trois degrés de recherche. L’épidémiologie descriptive a pour objet de tenter d’apporter une réponse aux questions : quoi ?, qui ?, quand ?, et ou ?, l’épidémiologie pragmatique s’efforce de rechercher des solutions en répondant à la question : comment lutter contre les maladies ?
b) Cette instrumentation de connaissance scientifique est placée entre les mains de multiples acteurs. – les ministères jouent, dans la connaissance de l’état de santé de la population, un rôle majeur dont l’action est complétée par d’autres institutions.
D’autres instruments de mesure, traditionnels mais originaux, concourent à la connaissance de certaines pathologies comme le cancer, les maladies cardio-vasculaires, les malformations congénitales, au sein de registres, chargés de collecter et d’enregistrer les statistiques relatives à ces dernières ou au sein d’une agence scientifique et sanitaire comme l’institut national du cancer (INCA).
La médecine libérale est également associée à cet effort de collecte et d’analyse. Depuis 1991, un réseau national téléinformatique de surveillance et d’information sur les maladies transmissibles (RNTMT) y travaille dans le cadre d’une collaboration entre l’unité U 263 de l’INSERM et la direction générale de la santé. Ce réseau comprend 500 médecins « sentinelles », volontaires, répartit sur tout le territoire national et qui participent à la veille, à l’alerte et à la riposte sanitaires, en particulier vaccinales, relatives à huit pathologies (syndromes grippaux, rougeole, oreillons, varicelle, urétrite masculine, diarrhées aiguës, hépatite présumée virale, sida). Ces activités sont regroupées au sein de l’institut de veille sanitaire.
Les observations régionales de la santé (ORS), créées sur la base d’une circulaire du 28 juin 1986 sous la forme juridique d’associations de la loi de 1901, sont chargés de dresser le diagnostic sanitaire de chaque région.
B) Morbidité et mortalité. – pour apprécier l’état de santé d’une population, on recourt à deux indicateurs de santé :
– L’espérance de vie à la naissance ;
– Le taux de mortalité infantile.
Le taux annuel de mortalité générale en 2012 (nombre de décès pour 1 000 habitants) s’établit aux alentours de 8,7 pour mille, soit environ 560 000 décès par an (le taux mondial est estimé à 12 pour mille)
Ce taux n’a fait que diminuer depuis le début du 20e siècle grâce à la performance des systèmes de protection sociale et de santé, et cette évolution s’inscrit dans le phénomène de transition démographique que connaissent tous les pays industrialisés (passage d’un lité et de natalité faibles).
La mortalité générale. Trois causes sont à l’origine des deux tiers des décès en France. En 2009, on dénombrait 159 444 décès au titre des tumeurs (première cause de mortalité et 34% des décès) et 37 368 décès au titre des maladies de l’appareil circulatoire (25% des décès) et 37 368 décès imputables à des « causes externes » dont un peu plus de 4 000 au titre des accidents du travail, plus de 10 000 décès dus au suicide (jeunes, personnes âgées chômeurs, personnes alcooliques ou démentes) et plus de 13 000 dus aux accidents de la vie courante et aux accidents domestiques.
Deux autres pathologies sont encore très meurtrières : les maladies de l’appareil respiratoire, responsables d’environ 33 861 décès par an et les maladies de l’appareil digestif auxquelles on impute environ 23 431 décès chaque année.
Mais encore plus de 10 000 par an sont dus à des maladies infectieuses et parasitaires (typhoïde, sida, méningite, brucellose, tétanos, tubercule, infections alimentaires, botulisme, légionellose et listériose).
Ces causes de mortalité sont souvent aggravées par des facteurs ou des pratiques à risque. Les facteurs de risque sont divers : il s’agit essentiellement de l’alcoolisme (cirrhoses et les psychoses alcooliques) et du tabagisme (66 000 décès par an) quand les décès ne résultent pas de l’association des deux facteurs de risque comme dans les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS).
L’alcoolisme et la toxicomanie ont une grande part de responsabilité dans les accidents de la circulation.
Les pratiques à risque concernent autant le sida (35 000 décès en France, 30 millions dans le monde depuis l’apparition de la maladie, 120 000 porteurs du virus) que la toxicomanie (le nombre de toxicomanes – consommation de cannabis, de cocaïne, d’ecstasy et héroïne – a été multiplié par 2,5 entre 1980 et 1988).

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