Un problème majeur de santé publique

  1. Dans les pays développés. – Selon l’OMS, ces épidémies industrielles sont le principal problème de santé publique des jeunes et des adultes des pays développés à notre époque. Première cause de mortalité : chez las adolescents noirs aux États-Unis (armes) ; chez les jeunes hommes en Europe (alcool) ; chez les gamins français (accidents de la circulation). Elles ont remplacé la guerre et les maladies mortelles ou invalidantes guéries par la prévention ou la médecine (poliomyélite).

Touchant surtout les hommes et les pauvres, elles expliquent que leur surmortalité par rapport aux femmes, faible encore au début du 20eme siècle, augmente depuis les années 1940 à deux âges fatidiques. En France, entre 15 et 30 ans, ou elle atteint 3,5, à cause des accidents, de la drogue et des suicides. Entre 50 et 70 ans, ou elle dépasse 2,5, à cause des maladies à évolution lente liées à l’alcoolisme et au tabagisme : cancers, cirrhoses et accidents cardio-vasculaires. Hommes et femmes disposent pourtant du même système de soins, la moitié des morts précoces, avant 60 ans, étant imputable aux comportements à risque. Ces maladies accentuent l’inégalité des états de santé entre éduqués et pauvres. La France fut en retard par rapport aux Anglo-Saxons pour entrer dans la phase de régulation : tabagisme, 1991 ; amiante, 1996 ; accidents de la route, 2002.

  1. Dans les PECO. – les industriels, se heurtant aux hausses de prix, aux interdictions et à l’information aux États-Unis et en Europe, qui font diminuer la consommation d’alcool ou de tabac dans certains pays (États-Unis et Royaume-Uni), déploient leur stratégie commerciale en Afrique, en Asie et dans les PECO depuis la chute du communisme, avec un succès aussi surprenant qu’inquiétant. Ces comportements à risque y sont assimilés à la vie moderne dans une économie capitaliste libérale sans que les contre-pouvoirs (information, régularisation, hausse des prix) ne soient encore mis en place. Ces risques constitueront une source majeure de handicaps et de morts à l’est de notre Europe.

Les principaux systèmes de santé et leur performance

Les pays développés en abritent trois types : le système libéral américain et deux systèmes d’inspiration européens. Les américains considèrent que la santé relève de la responsabilité individuelle et de l’assurance privée (visitez), et que le marché doit répondre à ce besoin ou, à défaut, l’État. L’inégalité qui peut en résulter ne les choque pas. Les européens partagent un consensus philosophique fait des principes suivants : a) tout citoyen doit bénéficier d’une assurance-maladie ; b) chacun doit la financer selon sa capitalisée contributive, mais accéder aux soins selon ses besoins ; c) l’État, ne pouvant laisser le marché réguler, doit imposer un bon rapport cout/efficacité. Seuls le Japon, le Canada, Israël et les pays du Pacifique abritent des systèmes universels, dits de Beveridge, et de systèmes professionnels, dits de Bismarck. Dans les premiers, le droit à la santé et à l’assurance-maladie constitue un attribut de la citoyenneté : tous les citoyens et les résidents en situation régulière en bénéficiant, il n’y a pas d’exclus. Ils organisent une double solidarité : entre les citoyens riches et pauvres, entre les malades et les bien-portants. On y considère que la santé relève de la responsabilité de l’État ou des collectivités locales. Dans les seconds, ces droits constituent des attributs du travailleur et de ses ayants droit : sa famille où ceux qui vivent avec lui. Ils organisent sa famille ou ceux qui vivent avec lui. Ils organisent une solidarité à l’intérieur des professions. Par nature, ils génèrent des exclus, des chômeurs et des inactifs, qui doivent être couverts par un filet de sécurité organisé selon le principe universel. L’accès aux soins et son cout relèvent de la responsabilité sociale collective. L’avance sociale européenne est indéniable.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.