Vivre séparés sous le même toit

On se rencontre, on bosse comme des fous, les enfants arrivent…
Nous vivons des moments extraordinaires, mais inconsciemment on ne voit pas que le couple va déjà mal, ce serait remettre trop de choses en cause.

La rupture se préparait depuis des mois, voire des années. Soudain, c’est la prise de conscience, c’est limpide, il faut partir.

Nous avons tenté de trouver une issue, fait un break pour réfléchir au calme, prendre la mesure de notre attachement.

Au début, j’ai squatté le canapé du salon, nous avons partagé de nouveau le lit conjugal dans une ambiance glacée, ensuite, elle a fini par investir la chambre de mon fils.

Même si nous partageons les repas, nous avons instauré une nouvelle répartition des tâches ménagères : cuisine, linge, école etc…

Nous avons analysé objectivement ce qui a conduit à rompre, et tirer les leçons de nos erreurs.

Nous avons désormais fait le deuil de cette union, évacué notre peur de la solitude, et il faut savoir se quitter au bon moment, pour ne pas finir par se détester.

Nous avons décidé qu’elle aura la garde de notre fils, nous avons évacué les contingences…

Rupture idéale d’un couple parisien quelconque, en somme…mais vite rattrapé par la réalité : le coût économique de la séparation est trop élevé.

Personne ne devrait être obligé de rester en couple et pourtant nous sommes dans l’impossibilité de financer un nouvel appartement, qui l’eut crû, le logement constitue aujourd’hui le ciment du couple.

Nous n’attendrons pas quelques années avant de faire exploser notre couple, nous ne voulons pas être condamnés à vivre ensemble, nous ne voulons pas être réduits à une expression anglo-saxonne : living together apart.

Je cherche une aide, je suis uniquement à la recherche d’un logement vacant à titre gracieux, toutes autres formes de dons seront refusées.

Comment susciter la générosité ?

Convaincre, séduire, rassurer, grâce à une description détaillée du candidat, à l’image d’un profil de site de rencontre, il faut vivre avec son temps, je buzz ma rupture, ne sommes-nous pas dans le web 2.0 ?

Nous apprenons que le candidat est âgé de 43 ans, cadre dans une banque, père d’un enfant de 11 ans, il a manifestement toutes les qualités requises, puisqu’il sait même dresser les tigres…

Il décrit sa personnalité de manière exhaustive, parmi ses qualités, met en avant celles du parfait locataire, nous apporte des précisions sur ses sports préférés, ses hobbies et ses projets, mais reste très pudique sur ses préférences sexuelles…

Il n’est pas exigeant quant à ses recherches, il acceptera une chambre, une yourte comme un château, mais impérativement sur Paris.
Il se laissera aussi convaincre par une résidence de vacances à la mer ou la campagne, dans l’espace également…
Il sera honoré qu’on lui prête de l’équipement.

Notre candidat est adepte de la théorie des six degrés de séparation (aussi appelée Théorie des 6 poignées de main), il est persuadé qu’il n’est qu’à cinq maillons de son généreux propriétaire, souhaitons-lui bonne chance !

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